Jardinier au naturel, pourquoi changer mes habitudes ?

Changer vos pratiques vous permettra de bénéficier de nombreux avantages, d’améliorer votre santé et celle de votre environnement. Voici quelques exemples d’intérêts :

  • Bénéficiez d’un jardin accueillant, d’un cadre de vie agréable.
  • Réduisez votre temps de travail au jardin … pour que jardiner reste un plaisir !
  • Réalisez des économies financières.
  • Préservez et enrichissez la biodiversité en accueillant oiseaux, insectes, petits mammifères… certains sont des auxiliaires de culture qui vont vous faciliter la vie !
  • Préservez la qualité de l’eau et des sols en arrêtant notamment l’usage des pesticides, nocifs pour votre santé et l’environnement.
  • Limitez les corvées d’arrosage et l’utilisation d’eau en plantant des espèces adaptées à notre climat.
  • Fertilisez naturellement votre jardin en recyclant vos déchets domestiques.

Adoptons des gestes simples pour retrouver un équilibre naturel dans nos jardins, pour qu’il y fasse bon vivre !

Jardinier amateur ou professionnel, vous êtes acteur des nombreux services que la nature nous rend au quotidien : production de légumes et de fruits, fleurissement participant à la qualité du cadre de vie …
Nos techniques de jardinage des années passées font aujourd’hui apparaitre leurs limites : risques pour notre santé lors de l’usage de pesticides, appauvrissement des sols, diminution des oiseaux et insectes de nos jardins, augmentation des maladies des plantes …

Comment trouver des plantes locales

Plusieurs labels peuvent vous aider dans cette quête : végétal local, vraies messicoles

De même, plusieurs ressources existent :

Choisissez bien vos plantes

1. Choisissez des plantes locales et rustiques

Adaptées à notre climat et au sol de votre jardin, elles vont bien grandir, produire des fruits et légumes de qualité … Elles sont également plus résistantes aux maladies circulant dans notre région.

2. Privilégiez l’association des plantes

Certaines plantes sont bénéfiques à d’autres. Associer les plantes revient à connaître les avantages des unes envers les autres et les planter à proximité. Par exemple, vous pouvez planter des carottes à côté de poireaux : l’odeur de la carotte repousse la larve du ver du poireau et l’odeur du poireau repousse la mouche de la carotte. Vous pouvez aussi associer des fleurs pour protéger les légumes ou encore associer des plantes aromatiques pour protéger les légumes et les fleurs.
Les associations de plantes permettent notamment :

  • la protection contre certaines maladies, notamment en agissant sous forme de répulsif ;
  • une meilleure occupation de l’espace en profondeur, en hauteur ou en largeur (ex : association d’une plante avec des racines peu profondes avec une plante avec des racines en profondeur) ;
  • une meilleure occupation de l’espace dans le temps, en faisant voisiner des plantes qui vont pousser rapidement (ex : salade) avec des plantes qui vont pousser plus lentement (ex : choux) ;
  • de faire profiter certains légumes de l’azote atmosphérique capté naturellement par les légumineuses.

Attention, à l’inverse de plantes bénéfiques, certaines peuvent être néfastes pour d’autres. Par exemple, il n’est pas conseillé de planter de la vigne à côté de tomates puisque ces deux plantes sont sensibles à une même maladie : le mildiou.

3. Proscrivez de votre jardin les plantes invasives !

Quelques astuces pour bien planter

Une bonne plantation garantit à votre plante un bon développement ! Voici quelques astuces pour bien planter :

  • Évitez de planter en période de gel, de fort ensoleillement, de vent sec (vent d’Est particulièrement) et quand le sol est trop humide.
  • Ne laissez pas les racines nues exposées à l’air : transportez les dans des sacs en plastique ou dans des paniers recouverts de toile humide ; l’extrémité des racines est très fragile et c’est elle qui assure l’alimentation de la plante. Si vous ne plantez pas tout de suite, mettez vos végétaux en jauge (recouvrir les racines de terre légère ou de sable notamment pour éviter qu’elles gèlent).
  • Préparez votre sol (bâchage ou motoculteur) en amont de la plantation. Il sera meuble, ce qui facilitera la repousse des racines.
  • Réhumidifiez la motte des plants en godet en les trempant juste avant la plantation dans un récipient rempli d’eau.
  • Prévoyez un trou de plantation suffisamment grand pour que les racines n’y soient pas comprimées ou retroussées.
  • Taillez les racines, ce qui consiste à faire une taille nette de leurs extrémités. Etalez bien les racines dans le trou de plantation.
  • Placez le collet (séparation entre la tige et les racines marquée par un changement de couleur) au niveau du sol. Après la plantation, il doit être à deux centimètres maximum au-dessous du niveau du sol, le tassement naturel dû à la pluie le mettra à son niveau normal. Attention, n’enterrez pas le collet des Noyers.
  • Tassez régulièrement et fortement la terre autour des racines et vérifiez que le plant peut résister à l’arrachage.
  • Ne plantez pas trop serré. Chaque plante doit pouvoir trouver de quoi se nourrir et bénéficier d’un bon ensoleillement.
  • Arrosez abondamment après la plantation pour tasser le sol et faire colmater la terre aux racines.
  • Protégez efficacement les jeunes végétaux contre les animaux (lapins, chiens, bétail…).

Protégez vos racines nues … la recette du pralin

Afin de faciliter la reprise des végétaux en racines nues, vous pouvez appliquer un pralin. Il permet de ne laisser aucune poche d’air entre les racines et la terre de jardin.

Recette :

  1. Coupez les racines abîmées ainsi que les racines trop longues pour être étalées sans être courbées.
  2. Mélangez du terreau, du fumier, de la terre du jardin et de l’eau. Vous devez obtenir un mélange boueux qui reste « collé » sur les racines lorsque vous les plongez dedans.
  3. Plongez vos racines dans le mélange suffisamment longtemps afin que toutes les racines soient bien imbibées de pralin.
  4. Plantez en toute tranquillité !
Limiter le temps de travail pour plus de repos au jardin

Pour que jardiner ne devienne pas une corvée, voici quelques astuces pour vous faciliter la vie !

1. Concevez bien votre jardin en anticipant son futur entretien

  • Mettez en scène les végétaux déjà existants (arbustes, arbres, vivaces …). Ces plantes sont déjà en place et parfois bien développées, elles apporteront dès le début du volume à votre jardin. N’hésitez pas à valoriser des fleurs ou herbes spontanées le long d’un mur par exemple (ex : rose trémière, bourrache). Même s’il s’agit de nature ordinaire, ces plantes peuvent être très esthétiques dans votre jardin.
  • Facilitez-vous les futures tontes : évitez les angles droits ou les recoins qui nécessitent des manœuvres.
  • Encaissez légèrement vos massifs par rapport aux allées : cela évitera à la terre ou à votre paillage de se répandre sur l’allée, notamment lors de fortes pluies.
  • Limitez les ruptures de pentes, favorisez des surfaces planes.
  • Intégrez le mobilier (banc, poubelle..) dans une bande végétalisée que vous tondrez ou, au contraire, sur une surface imperméabilisée qui ne nécessitera pas de désherbage. Ce n’est pas toujours facile de désherber en dessous d’un banc.
  • Adaptez vos allées et autres espaces à entretenir à la largeur de votre tondeuse ou autre matériel. Si un seul passage suffit pour couvrir la largeur, c’est du temps de gagné pour vous !

Collectivités, associez votre service espaces verts dès la conception !
Les agents sauront vous donner des astuces sur ce qui fonctionne ou non sur votre commune, les problèmes déjà rencontrés, les largeurs des matériels utilisés …

2. Limitez les besoins en désherbage et en tonte :

  • Paillez : couvrez votre sol pour le protéger de l’érosion et limiter l’apparition des plantes indésirables. Vous pouvez utiliser des feuilles mortes, de la paille, des copeaux de bois, des résidus d’herbe tondue, des branches saines broyées et les mettre autour des plantes ou sur le sol. Veillez à maintenir une couche de 3 à 5 centimètres en permanence. En plus, le paillage atténue les effets de la sécheresse l’été et protège les plantes du froid l’hiver.
  • Végétalisez ou enherbez pour ne pas désherber : remplacez vos anciennes surfaces qui nécessitent un désherbage (ex : allée en sable ou gravier stabilisé) par du gazon. Vous passerez moins de temps à tondre qu’à désherber ! Vous pouvez laisser l’enherbement spontané se développer ou plutôt choisir un semis pour un recouvrement plus rapide. Vous pouvez également planter une plante couvre-sol.
  • Remplacez vos surfaces gravillonnées ou sablées, difficiles à entretenir, par un pavage ou dallage.
  • Adoptez la tonte haute (6 à 8 cm) : elle renforce l’enracinement et la résistance à la sécheresse du gazon et permet d’empêcher la germination de graines indésirables et le développement excessif de la mousse.
  • Adoptez la tonte différenciée : tondez court uniquement les lieux de passage (ex : allée, contours du potager) et laissez l’herbe plus haute ailleurs (ex : bande au fond de votre jardin). Le temps de tonte sera plus court et en plus vous faciliterez l’accueil de biodiversité.

3. Taillez mieux pour taillez moins !

  • Commencez par imaginer le développement adulte des végétaux que vous plantez. Lorsque cela est possible, laissez-leur un espace suffisant pour qu’ils se développent sans contrainte. Vous n’aurez comme cela pas besoin de tailler pour éviter que la plante déborde sur une allée ou alors gêne ses voisines.
  • Favorisez les ports libres (port naturel de la plante sans taille), et limitez les tailles architecturées (ex : topiaires).
  • Taillez la plante uniquement du côté où elle gêne (ex : arbre le long d’une façade de maison).
  • Taillez les branches basses d’un arbuste ou un arbre mais ne le limitez pas en hauteur si cela ne vous dérange pas.
  • Plus vous taillez, plus la plante va faire de fortes pousses et des rejets. Limitez la taille au strict nécessaire.
Apprendre à bien gérer la ressource en eau

La ressource en eau est un bien commun de plus en plus convoité et rare en période estivale. Voici quelques astuces pour limiter vos besoins en eau :

  • Finies les corvées d’arrosage ! Choisissez des plantes qui n’ont pas besoin de beaucoup d’eau.
  • Arrosez au pied des plantes, de préférence le matin tôt ou alors le soir. Si vous arrosez en plein journée, l’évaporation est favorisée … et vos plantes reçoivent moins d’eau.
  • Préférez un arrosage au goutte-à-goutte plus économe.
  • Binez votre sol sur les 2 premiers centimètres afin de limiter la remontée d’eau par capillarité.
  • Paillez vos massifs et votre potager ou plantez des plantes couvre-sol pour limiter l’assèchement de votre sol.
  • Améliorez la qualité de votre sol pour qu’il retienne mieux l’humidité. Vous pouvez apporter du compost, du fumier ou du paillage végétal.
  • N’hésitez pas à récupérer l’eau de pluie, cela vous évitera de consommer de l’eau potable si vous n’avez pas de puit.

Astuce désherbage
Ne jetez pas votre eau de cuisson, versez-là sur les herbes indésirables de votre jardin pour vous en débarrasser (dans vos allées et cours).

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme

Saviez-vous qu’un tiers du contenu de notre poubelle est composable ? Réutiliser cette ressource pour fabriquer un compost très bénéfique pour vos plantes !

Le compost est un engrais naturel produit par la dégradation de la matière organique végétale par des vers de terre, champignons, bactéries…

Un compost équilibré contient environ :

  • 60% de déchets verts, humides, riches en azote : épluchures, herbes, feuilles…
  • 40% de déchets bruns, secs, riches en carbone : branchages fins, broyage de branches plus épaisses…

Plus besoin de déposer votre herbe coupée à la déchetterie ! Disposez les tontes de la pelouse au pied des jeunes arbres ou dans vos massifs sur une épaisseur de 3 à 5 centimètres maximum. Dans l’idéal, renouvelez tous les 15 jours environ en fonction des tontes.

Pour l’aménagement de votre jardin, recyclez des matériaux d’occasion et laissez libre court à votre imagination ! Réalisez vos clôtures avec du bois de récupération, fabriquez une cabane à poules avec un vieux meuble, utilisez les vieilles ardoises de votre toiture pour faire un paillage minéral …

Favorisez l’accueil de pollinisateurs et auxiliaires, pour le plus grand bien de votre jardin !
Plus votre jardin accueillera de biodiversité, plus il sera en capacité de se défendre contre les ravageurs et de s’adapter aux aléas climatiques.

Pour commencer, favorisez la venue des auxiliaires de cultures. Il s’agit de tous les animaux qui sont utiles à votre jardin, notamment les insectes prédateurs de ravageurs des cultures. Par exemple, la larve de coccinelle va se nourrir de pucerons, le hérisson quant à lui s’occupera des limaces… C’est une aide précieuse, gratuite et écologique !

En plus de ces alliés, faites-vous aider par les pollinisateurs. Il s’agit d’insectes qui permettent la pollinisation d’une plante, c’est-à-dire qui transportent le pollen d’une fleur à une autre. Ceux-ci sont indispensables pour une bonne production au verger ou au potager.

Mais comment bien les accueillir ? Commencez simplement par laisser de la végétation spontanée et dense dans votre jardin. Laissez l’herbe haute, ne tondez plus mais fauchez quelques fois par an.

Vous pouvez encore aller plus loin en installant des gîtes à insectes, nichoirs à oiseaux, abris pour petits mammifères. Par exemple, dans votre verger, installez des nichoirs à mésanges pour lutter contre le carpocapse. Vous pouvez également prévoir la mise en place d’un point d’eau (ex : mare) pour accueillir les amphibiens. Enfin, n’hésitez pas à conserver un mur de pierres sèches pour les lézards ou encore des petits fagots ou un tas de bois pour les hérissons et les insectes.

Pas de désherbage chimique pour des insectes en pleine forme et abondants !
Utilisez des solutions alternatives au désherbage chimique tel que le binage, le sarclage, l’arrachage manuel… Autre solution : le désherbage thermique ! Soit en utilisant un désherbeur de type brûleur à flamme ou tout simplement en versant l’eau de cuisson de vos pâtes ou légumes sur les indésirables !

Agir en amont pour limiter les maladies et ravageurs

Évitez le combat contre les maladies et ravageurs en mettant toutes les chances de votre côté pour qu’ils restent éloignés de votre jardin.

Dans le potager, variez les cultures d’une année sur l’autre : leur rotation favorise la rupture du cycle de développement des parasites et limite leur extension. L’idéal est d’attendre 3 à 5 ans avant de cultiver à nouveau la même plante au même emplacement.

Pour les plantes annuelles ornementales, veillez à ne pas replanter au même endroit les même plantes que l’année passée.
En général, évitez de mettre à côté des plantes d’une même famille (ex : tomate, pommes de terres et aubergines sont toutes des solanacées). Elles sont très certainement sensibles aux mêmes maladies et vont attirer les mêmes ravageurs. La propagation est alors facilitée.

Ne serrez pas trop les plantations et choisissez des plantes adaptées à votre jardin. Chaque plante doit pouvoir trouver tout ce dont elle a besoin pour être en pleine forme (soleil, humidité, nutriments dans le sol …).

Veillez à ne pas blesser vos végétaux en passant la débroussailleuse par exemple. De même, n’oubliez pas que la taille crée des blessures. Voici quelques astuces pour limiter les risques d’infections :

  • Désinfectez le matériel de taille entre chaque arbre afin de ne pas transmettre d’éventuelles maladies. Vous pouvez utiliser du vinaigre blanc.
  • Évitez d’effectuer de grosses tailles en fin d’automne – début d’hiver : les plaies ne subiront pas les intempéries (froid, pluie, gel) et n’en cicatriseront que mieux et plus rapidement.
  • Évitez les coupes sur les trop gros bois.
  • Lorsque vous supprimez une branche, n’arrachez pas l’écorce au niveau du tronc, laissez une plaie lisse et parée.
  • Lorsque vous raccourcissez une branche, coupez au droit d’un tire-sève.