Des espèces à ne pas planter : les invasives

Jussies, élodées, renouées … partez à la découverte de ces plantes invasives, pas si inoffensives qu’elles n’y paraissent ! Introduites de manière volontaire ou non, elles concurrencent les plantes locales jusqu’à les faire disparaitre.

Une plante invasive c’est quoi ?

plante exotique qui se développe rapidement et perdure dans le temps ; et ce, sans intervention humaine. Elle concurrence les plantes locales jusqu’à les étouffer et prend leur place. Elle peut aussi perturber les activités humaines et avoir des impacts sur notre santé.

Des plantes pas si inoffensives que cela !

Biodiversité

les invasives sont trop compétitrices. Elles exploitent les ressources du milieu. Les plantes locales n’ont alors plus les éléments minimum pour se développer et disparaissent, avec parfois la faune qui l’accompagne. La diversité des espèces animales et végétales d’un milieu diminue drastiquement.

Économie

une plante invasive peut coloniser une culture agricole, faisant ainsi diminuer les rendements. De même, les actions d’arrachages ou de réparation des dégâts causés par les plantes invasives ont un coût élevé. Coût de la gestion et de la réparation des dégâts causés par la plante. (En France, 38 millions d’euros chaque année -Wittmann & Flors-Ferrer, 2015)

Santé

Certaines plantes invasives peuvent irriter la peau et engendrer des brûlures. Leur pollen peut également être très allergisant voire mortel pour les personnes déficientes respiratoires comme c’est le cas de l’ambroisie à feuilles d’armoise.

Esthétique

une plante invasive va par exemple coloniser petit à petit un massif. Celui-ci à la base diversifié, va se transformer en une masse végétale uniforme (ex. massifs de renouée du Japon qui rendent invisibles des cours d’eau).

Les bons gestes à avoir

Afin de limiter la propagation des invasives, voici quelques gestes simples :

  • Semer ou planter en priorité et en majorité des plantes locales.
  • Ne pas jeter les déchets de vos plantes invasives (ex : fleurs, graines …) dans la nature.
  • Ne pas cueillir, ni transporter de plante invasive.
  • Ne pas transporter de terre pouvant être contaminée par des graines ou fragments de plante invasive.
  • Signaler la présence d’espèces invasives au parc.
  • Ne pas jeter l’eau des aquariums dans la nature. L’eau peut contenir des fragments de plante invasive. Evacuer l’eau dans un évier relié à un réseau des eaux usées.
  • Si vous êtes certain qu’une plante est bien invasive (ne pas confondre avec une autre plante), privilégiez l’arrachage manuel (avec port de gant pour éviter les brulures de certaines espèces) plutôt que les herbicides pour éviter une pollution supplémentaire. Pour éviter la propagation des invasives, les déchets verts doivent être traités dans une filière adaptée.
Verger du Paradis ©Chateau du Rivau

À ne pas confondre

Plante exotique

espèce introduite (= non indigène) qui s’installe dans un environnement différent que celui dans lequel elle se développe à l’origine. Ces plantes ne sont donc pas « locales ». Ces espèces ne sont pas forcément envahissantes ou invasives.

Plante envahissante

espèce qui se reproduit et se développe rapidement. Elle croit au détriment des autres plantes voisines. Ces espèces peuvent être locales ou exotiques.

Introduction volontaire ou accidentelle ?

Les espèces exotiques peuvent être importées volontairement pour des intérêts : économiques, ornementaux, résistance aux parasites ou aux maladies.

Elles peuvent aussi être introduites de façon accidentelle. C’est par exemple le cas dans des semis ou de la terre contaminée ou encore par les voyageurs. C’est pour cela que certains pays interdissent les végétaux dans les bagages des nouveaux arrivants (ex : Australie).

POUR ALLER PLUS LOIN

La règlementation nationale a défini une liste de plantes invasives dont l’introduction, la détention, le transport, le colportage, l’utilisation, l’échange, la mise en vente, la vente ou l’achat de tout spécimen vivant de ces plantes est interdit. Il existe cependant des dérogations pour certaines structures et motifs d’intérêt général.

Lien vers la liste officielle

Lutter contre

Lutte contre la Jussie : arrachez-la minutieusement !

  • ne les fauchez ou faucardez pas, ces techniques fragmentent les plantes et favorisent leur dispersion ;
  • arrachez-les manuellement … mais attention, avant de débuter la lutte, il est impératif de poser des filtres en aval afin d’empêcher leur dispersion par fragmentation (grillage à mailles de 1 cm) ;
  • et pour les plus équipés, enlevez-les à la pelle mécanique (griffes ou godet classique). Une finition à la main est tout de même préconisée.

 

Lutte contre la Renouée du Japon : arrachez et étouffez !

  • fauchez-les (attention à la dispersion des fragments lors de la coupe) et plantez densément des arbustes et arbres qui viendront coloniser l’espace envahi par la renouée du Japon ;
  • arrachez les plantes manuellement, mensuellement ou au minimum 2 fois par an (mi-juin et début octobre).
  • recouvrez le sol d’un géotextile.

Lutte contre l’Herbe de la Pampa : limitez la floraison et arrachez en profondeur !

  • coupez les tiges florales avant la floraison pour éviter la dissémination des graines
  • arrachez les plantes en enlevant toutes les racines, s’ils sont trop gros, seul un tractopelle peut en venir à bout !

Lutte contre l’Ailante : épuisez-la !

  • taillez les arbres avant la fructification pour éviter la dissémination par les graines
  • écorcez le tronc en profondeur (3 à 5 cm, à proximité du sol) pour faire dessécher l’arbre puis coupez-le
  • arrachez les plantes et évacuez l’ensemble des résidus.

Lutte contre l’Ambroisie : faites-vous aider par des moutons !

  • fauchez avant la floraison
  • arrachez les plantes manuellement, avant la floraison. Pensez à porter des gants pour éviter les risques d’allergies. Ne compostez pas les résidus pour éviter la propagation.
  • semez ou plantez les zones envahies pour essayer de recoloniser l’espace avec des plantes locales
  • faites pâturer les zones envahies par des moutons.