Taillez mieux pour tailler moins…

 

Quelques principes à retenir :

La plupart des végétaux ne nécessitent aucune intervention de taille pour se développer, fleurir et fructifier. Aujourd’hui, de nombreuses essences horticoles ont néanmoins besoin d’un coup de pousse pour pouvoir fournir des pousses vigoureuses et fleurir. Au moment de la plantation, le choix des essences est donc primordial pour engendrer un minimum d’intervention dans votre jardin !

Commencez par imaginer le développement adulte des végétaux que vous plantez. Lorsque cela est possible, laissez-leur un espace suffisant pour qu’ils se développent sans contrainte. Vous n’aurez comme cela pas besoin de tailler pour éviter que la plante déborde sur une allée ou alors gêne ses voisines.

Taillez avec un objectif précis en tête : densifier la ramification, supprimer le bois mort ou dépérissant, obtenir une floraison plus importante, valoriser l’esthétisme de la plante en favorisant sa régénération …

Limitez la taille au strict nécessaire pour favoriser le port libre de la plante (port naturel de la plante sans taille).

 

 

Quand effectuer la taille ?

« Les principes encore trop couramment enseignés selon lesquels la taille doit s’effectuer après la floraison, notamment pour les arbustes qui fleurissent au printemps, sont à proscrire. En effet, la détermination de la ou des techniques adaptées à l’architecture de chaque essence est le principal élément à prendre en compte pour déterminer la période de taille. »*

Les végétaux et particulièrement les arbres et les arbustes, sont des lieux de vie indispensables pour la biodiversité. Une attention particulière est donc à porter pour la période de taille :

Proscrire toute intervention pendant la période de nidification des oiseaux, de la mi-mars à la mi-août.

Limiter les interventions sur les essences mellifères, avant et pendant la floraison.

Éviter les interventions sur les végétaux à fruits et petites baies lorsque la fructification apparait en période hivernale. Le lierre commun,  par exemple, est une source de nourriture importante pour les oiseaux et les petits mammifères.

 

 

 

  D’une manière générale, il est recommandé d’attendre le repos végétatif pour intervenir. Il s’agit du moment où la plante ralentit ses fonctions vitales au minium pour économiser son énergie. Pour les plantes caduques, cette période est marquée par la perte de leurs feuilles pour pouvoir passer l’hiver. Toutefois, si un froid intense survient après la taille, certains végétaux peuvent être affaiblis. Il peut être prudent d’attendre la fin de l’hiver ou le début du printemps.  

 

Que faire des « déchets » issus de la taille ?

« La taille des arbustes génère un volume significatif de rémanents. Groupés avec les feuilles mortes, bois d’élagage et résidus de tontes et de désherbage, les arbustes peuvent générer entre 50 et 60% du volume total de déchets verts. » *

Différentes options s’offrent à vous, que vous soyez un particulier ou une collectivité :

Évacuer les branchages vers un centre de stockage qui seront ensuite transférés vers des plateformes de compostage. Cette pratique génère de multiples activités liées à la collecte, au transport puis au compostage de cette matière qui peut être aisément valoriser d’autres manières.

Broyer sur place et utiliser pour pailler les massifs et autres plantations.

Utiliser directement sur place et en l’état ces rémanents, sous forme de tas de bois pour composer des abris à la petite faune, constituer une haie sèche ou un plessage. Ces options seront intéressantes pour créer des variations dans votre jardin et pour favoriser l’accueil de la biodiversité.

 

Et pour aller plus loin,

Les conseils de gestion durable des arbustes par l’association des Arbusticulteurs.

 Les tutos du Potager du Roi pouvant vous accompagner pour connaitre les organes de l’arbre avant de tailler dans un verger, et trouver d’autres astuces en vidéos.