Quel type de sol va accueillir mes plantations ?
Les végétaux s’y enracinent et s’y nourrissent. Le bon développement des plantations dépend de leur compatibilité avec la nature de votre sol. Il est donc important de connaître sa composition et son fonctionnement.
Le sol, un milieu vivant
Le sol est constitué d’éléments vivants (bactéries, champignons, animaux, plantes…) et d’éléments minéraux (cailloux, grains de sable…).
Les êtres vivants (ex : vers de terre, insectes …) trouvent dans le sol de quoi vivre (eau, air, nourriture).
En se nourrissant, ils transforment la matière organique (ex : feuille morte) en matière minérale. Ils forment petit à petit le sol.
Adapter votre sol à vos plantes ou vos plantes à votre sol ?
Tout jardinier rêve d’un sol idéal pour le bon développement de ses plantes.
La hantise du jardinier est le sol pauvre. Mais qu’est-ce qu’un sol pauvre ? Il peut s’agir d’un sol peu profond, trop caillouteux, qui sèche vite, peu fertile… Les plantes ont souvent du mal à bien s’enraciner dans ces sols et ne trouvent pas tous les éléments nécessaires à leur bon développement.
Ces sols ont cependant des avantages qui permettent, par exemple, le bon développement de légumes primeurs. En effet, ces sols sont drainants et aérés, ils se réchauffent rapidement avec l’arrivée du printemps (et la chaleur accumulée durant la journée est restituée durant la nuit) et se travaillent, généralement, bien.
Certaines plantes sont bien adaptées à ces sols : chèvrefeuille, cornouiller, thym, lavande, vigne … Si cette gamme des plantes vous semble trop restreinte, il est toujours possible d’améliorer votre sol : apport de compost ou de fumier, culture d’un couvert dit « engrais vert » (ex : sarrasin), réduction du travail du sol, rotation des cultures dans le potager, apport de terre végétale…
Le plus simple reste bien entendu d’adapter vos plantes à votre sol et d’utiliser ses avantages. Cela permet également de respecter votre terroir et votre identité locale. Un bananier ou une rocaille dans un coin de son jardin apporte une belle diversité et un peu d’exotisme. Cependant, ces petites touches d’originalité ne doivent pas nous faire oublier dans quel coin de France nous habitons. Est-ce qu’un grand jardin méditerranéen en bords de Loire ne donnerait pas l’étrange impression d’être dans le Sud de la France ?
Les principaux types de sol du territoire
Le sol argileux
Riche et humide … mais parfois difficile
L’argile retient facilement l’eau et les nutriments. Les végétaux y souffrent rarement de la sécheresse. Attention cependant aux excès d’eau… les racines ne peuvent alors plus respirer. Lorsque les températures sont froides, toute cette eau retenue rend ce sol sensible au gel.
Le développement des plantes et le travail du jardinier sont parfois difficiles. Les sols argileux sont très durs en cas de sécheresse et « collent » lorsqu’ils sont humides.
Comment reconnaître ce type de sol ?
La terre a tendance à coller. Malaxée à la main, elle forme une boule compacte, ferme et luisante. Lorsqu’il pleut, ce sol retient l’eau en surface ; des flaques se forment. A l’inverse, lors de sécheresses, ce sol se craquelle.
Les chardons des champs, liserons, plantains, pissenlits … suggèrent un sol plutôt argileux.
Le sol calcaire
chaud et facile à travailler … mais « pauvre » pour les plantes
Un sol calcaire est plutôt « léger » ; les jardiniers ne fatiguent pas à la travailler. Ce sol laisse passer l’eau facilement, il est perméable. De ce fait, il se dessèche rapidement en été. Les plantes ne risquent pas un excès d’eau… mais attention à la sécheresse ! Les terrains calcaires se réchauffent rapidement aux beaux jours ; faisant le bonheur des végétaux. Cependant, ce sol ne regroupe pas tous les nutriments nécessaires à certaines plantes. Ce type de sol est plutôt qualifié de « pauvre ».
Comment reconnaître ce type de sol ?
Visuellement, ce sol est plutôt clair voir blanchâtre. Au toucher, sa texture est fine ou caillouteuse. Lorsque l’on verse du vinaigre blanc sur une terre calcaire, elle va avoir tendance à mousser.
La présence de sureaux, de coquelicots ou de chicorée sauvage … suggèrent un sol plutôt calcaire.
Le sol humifère
un sol presque parfait … mais acide
Un sol humifère est un sol riche en humus (« terre » provenant de la décomposition des végétaux). Ce sol se caractérise par sa couleur noire ou très sombre. Il contient beaucoup de débris végétaux, dont souvent des morceaux de bois non décomposés.
Ce sol est très perméable à l’eau et aux nutriments. Il se réchauffe rapidement au printemps mais conserve relativement bien l’humidité ; facilitant le bon développement des plantes. Il est facile à travailler et est « nourrissant » pour les végétaux. Cependant, étant acide, ce sol ne convient pas à tous.
Comment reconnaître ce type de sol ?
La terre malaxée forme une boule légère et aérée. Le sol est brun ou noir, grumeleux, léger, gorgé d’eau et avec des débris de feuilles ou de brindilles.
Orties, fougères, bouton d’ors, bruyères … suggèrent un sol plutôt humifère.
Le sol limoneux
Un sol presque parfait… mais qui s’appauvrit rapidement
Ce sol est plus compact que les sols sableux mais plus fin que les sols argileux. Cela lui permet de retenir les nutriments et l’eau sans excès. Il se réchauffe également bien après l’hiver. Il est souvent facile à travailler. Ce sol a cependant la réputation de s’appauvrir rapidement. Un apport régulier en matière organique (comme du compost par exemple) permet de limiter ce phénomène.
Comment reconnaître ce type de sol ?
La terre, malaxée à la main, à du mal à former une boule. Elle se disloque en morceaux. Elle est douce au toucher et peut laisser une couleur marron-gris sur la peau.
Le sol sableux
Se réchauffe rapidement … mais nécessite beaucoup d’apports en eau
Le sable laisse passer très facilement l’eau ; il est très perméable. L’eau en s’échappant entraine avec elle les nutriments. Ce sol ne peut pas les retenir, au détriment du bon développement des végétaux. Lorsqu’il ne pleut pas, les terrains sableux s’assèchent très rapidement.
Malgré ces contraintes, ce sol se réchauffe rapidement aux beaux jours ; faisant le bonheur des végétaux (notamment les légumes racines). Il est également très facile à travailler pour les jardiniers.
Comment reconnaître ce type de sol ?
La terre malaxée à la main s’effrite entre les doigts. Il est impossible de former une boule. Le toucher est granuleux et râpeux.
L’anthémis des prés, la pensée des champs ou la carotte sauvage… suggèrent un sol plutôt sableux.
Pour aller plus loin : descriptions détaillées, amendements des sols …
Le saviez-vous
Bannissez l’apport de tourbe. Il s’agit d’une ressource naturelle exploitant un milieu naturel en voie de disparition : la tourbière.
Le saviez-vous
Il y a plus d’organismes vivants dans un volume de sol de 1m2 et 30 cm de profondeur que d’êtres humains sur Terre. (Source : La face cachée du sol, ARIENA)